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GG: Un rendezvous dans l'(ir)réel?



Alô!


    Few months ago I found in the pages of french magazine "Diapason" (avril
2002) a really awkward review about something that, for the best of my
knowledge, doesn't exists. Right in the midlle of page 110 you can read: "La
Belle Meunière - Maria Callas (soprano), Glenn Gould (piano)". Yes... You
got it right, La Callas and our very own Glenn Gould...

    But there's something much more Borges-like on what already looks like
the argument for a new edition of "Uqbar, Tlön et Orbius Tertius". It seems
that someone, as Glenn would say, manipulated some mirrors. The record in
question was released by a certain company called "Fonalys" from whom I've
never heard of... and AltaVista was unable to find any match for "Fonalys".
So I went to Amazon, Amazon.co.uk, .de, .fr and... nothing! The same "no
matches found" at Fnac, cdnow and any other record store I could find on the
internet. 

    Silently I decided to wait to some "breaking news" during GG's day at
CBC. Nothing... They even found that "cause celeb" lecture at the Moscow
Conservatory... It's probably a work for our "exoterica" specialists. Or,
perhaps, I've just been victim of some pratical joke... Although I can't
imagine Monsieur Ivan A. Alexandre, Diapason's former chief-editor, doing
something like this. Anyway...


    Greetings from a very Jorge Luis Borges-like place,


    Luiz Gonçalo


P.S.: The full review follows...

La Belle Meunière
Maria Callas (soprano)
Glenn Gould (piano)
Fonalys F6502 (CD: 19,05 Euros)
Enrégistrée: 1954
Total Time: 1h 07'50"
Technique: 6,05/10

Jamais publié du vivant des interprètes, furtivement aperçu au catalogue
1998 mais aussitiôt saisi par les ayants droit, ce document cher au c¦ur des
callassomanes (Town Hall de Watford, octobre 1954) ne devrait plus quittes
les rayonnages, sa publication faisant suite à un accord signé par Alice
Gould et le possesseur de la matrice, Stewart Bockel Jr. Rien à ajouter à ce
que nous écrivons il y a quatre ans: Callas n'a simplement jamaix mieux
chanté. Dès le "Wandern" initial, les arpèges font tonner chaque note comme
si la vie du voyageur en dépendait. Le rythme est capricieux, l'allemand
fantaisiste (le collier de croches du "Jäger" semble un exorcisme valaque),
mais a-t-on jamais entendu "Tränenregen" murmuré sans un soupçon de timbre,
Mein! clamé de cette voix d'outre-monde, ou le dialogue "Der Müller und der
Bach" mis en scène comme le dernier entretien d'Othello et de sa belle?
Glenn Gould, qui avait rencontré Callas quelques mois plus tôt - grâce a
Leonard Bernstein, pendant les sessions de Médée - fait mieux
qu'accompagner: il duette! Parfois excessivament: il lui arrive même de
crier si fort (dans Pause, hélas!) que la chanteuse paraït à deux doigts
d'éclater. Dans "Contrepoint à la ligne", le pianiste se souvient que "cette
shampouineuse caractérielle multipliait les sanglots et les points d'orgue,
si bien que je devais tout chanter moi-même pour savoir où nous en étions".
Quant à la Divine, Tullio Strozzi rapporte qu'elle "revint de cette séance
rouge comme le sofa de Visconti, jurant qu'elle ne lèverait plus un cil sur
ce phraseur impubère que préférait les discours au chant et ne connaissait
d'autre phrasé que "tac-tac-tac". Il n'empêche. Le miracle s'est produit et
jamais ne se reproduira. La rencontre du lied e du bel canto, ce jour-làm
avait lieu au paradis.

Ivan A. Alexandre

Diapason numéro 491, Avril 2002.

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